L'arrivée d'une étoile chez les Exilés, Rencontre avec le Roi. [avec Kigeni]

Cela faisait des heures que je marchais sans m’être arrêtée un seul instant. Ma dernière halte pour me reposer datait de la veille et je n’avais pas mangé depuis trois jours. Je commençais à me déshydrater et me demandais pendant combien de temps j’allais pouvoir tenir dans de telles conditions. Le soleil était haut dans le ciel et pas le moindre léger vent ne venait masquer cette intolérable chaleur. Chaque seconde m’était difficile à supporter, je me sentais de plus en plus mal, mais je ne cessais pas de marcher. Je devais m’éloigner le plus possible de cette terre de meurtre. Évidemment, je savais que j’y retournerai et que je les vengerai tous, ce n’était qu’une question de temps. Pour le moment, mon objectif était le suivant : je devais trouver une terre hospitalière, un lieu sûr, un endroit où je pourrai vivre en paix et en sécurité.
Je continuai de marcher, en me persuadant à chaque pas de ne pas faiblir et de ne pas m’arrêter. Je levai la tête et vis un immense canyon. Je n’en croyais pas mes yeux : c’était exactement le même que m’avait décris mes parents quand ils me racontaient des histoires et de vieilles légendes. J’étais stupéfaite : on aurait dit celui où Nuka est mort. Je continuai de marcher tout en me rappelant ces doux moments. Je sentais que quelques larmes coulaient sur mon museau en repensant à mes chers parents. C’en était trop, je fondis en sanglots. Accablée par la tristesse et la fatigue, je m’étala sur une pierre, le plus à l’ombre possible et fermai les yeux.
Quand je les rouvris, je vis un lion de grande carrure, à la crinière violette et au pelage sombre. J’étais terrifiée. J’allai avoir un mouvement de recul mais je n’avais pas la force de bouger. Je lui lançai un regard horrifié plein de détresse.

Accablée par la tristesse et la fatigue, je m’étalai sur une pierre, le plus à l’ombre possible et fermai les yeux.
Quand je les rouvris, je vis un lion de grande carrure, à la crinière violette et au pelage sombre. J’étais terrifiée. J’allai avoir un mouvement de recul mais je n’avais pas la force de bouger. Je lui lançai un regard horrifié plein de détresse. Ce lion placé en face de moi me regarda de haut, l'air hautain. Je parvins finalement à trouver la force de reculer, mais par malchance le Canyon était trop étroit. Je me cognais la tête contre le rebord.
Son regard était rempli de mépris. Il rugit si fort que le sol se mit à trembler pendant une fraction de seconde. Il sortis ses griffes acérées et me montra ses crocs pointus. Pétrifiée, voilà ce que j'étais. Je me collai contre les parois du Canyon. Mais mon épuisement était tel que je ne pus résister et m’effondrai lamentablement sur le sol. Je me recroquevillai et lançai malgré moi un regard plein de terreur. Qu'allait me faire ce terrible lion? Ma respiration était sacadée, mes oreilles baissées et je tremblais de peur.
Il me griffa soudainement à l'épaule, je laissai échapper un petit gémissement.
Il me dit, toujours froid et méprisant:
"Que fais tu ici étrangère?"
Je me relevai avec difficultés et déglutis. Je ne savais pas comment lui expliquer mon histoire en peu de temps. Je n'avais plus la force de réfléchir. A vrai dire, je me sentais meurtrie et blessée dans mon orgueil : j'étais en réelle position d'infériorité, recroquevillée devant ce lion. Je levai la tête pour paraître plus digne et déclara d'une voix faible mais douce:
"Je m'appelle Nyota." Je marquai un temps d'arrêt avant de continuer: "Je suis désolée d'être sur votre territoire. J'ai fui mon clan car celui ci a été envahi et tous les autres membres sont morts...mes parents, ma famille, mes amis...tous ! J'étais partie chasser pendant l'attaque. Je suis la seule survivante de mon clan" J'allai fondre en larmes mais je tentai de me calmer et repris "Cela va faire trois jours que cela s'est produit, trois jours que je n'ai pas mangé." Ma respiration était de plus saccadée, ma tête me tournait. "Je cherche un lieu hospitalier où je pourrai vivre en paix et en sécurité." Je continuai, d'un air grave :"Mais si vous me le demandez, je partirai et continurai ma route...même si je ne pense pas que j'aurai la force d'aller bien loin..."
Je lui lançai un regard affectueux. J'étais persuadée que ce lion devait avoir une part de sensibilité et que sa méfiance et son agressivité de tout à l'heure étaient légitime: j'étais une intrue après tout !
Oui, tous les lions ont une part de gentillesse cachée, tous. Je lui souris en le regardant intensément. Tout à coup, ne pouvant plus supporter cette insupportable chaleur, je m'effondrai sur une pierre. J'étais déshydratée, affamée, épuisée...je me sentais partir et perdre connaissance.

" C'est ... c'est vous qui m'avez amené ici ? " dit elle en se relevant.
-«Je... Eum... Il faut croire.» dis-je en esquissant un sourire.

Elle me sourit a son tour et s'attaqua a son quartier de zèbre.Je sentais que cette lionne était spéciale, elle avait quelque chose, une chose en plus qui m'épatais.Je lançais un regard au dehors, et ne put remarquer qu'elle aussi me regardait.
Il faisait nuit, et les étoiles brillaient avec un éclat éblouissant.

«Comme lors de la rencontre entre Papa et Maman...» pensais-je avec nostalgie.

Dans mon dos, la jeune lionne s'était approchée et allongée a mes côtés.

-"Belle nuit n'est ce pas ?"

Je ne répondis pas, mais la regardais.Elle me fit une petite lichette sur le nez en souriant et se remit a regarder les étoiles.C'était étrange.Tout mon animosité et ma violence n'étaient plus aux côtés de cette lionne.A mon tour, je lui fis une lichette sur le museau.

"C'est ... c'est vous qui m'avez amenée ici ? " dis je en me relevant, de l'émerveillement dans le regard.
"Je...Eum...il faut croire." dit il en souriant.

Je lui souriais à mon tour. Je ne pouvais m'empêcher d'admirer ce lion ! Si gentil, beau, généreux ... Il ne semblait qu'il n'avait que des qualités !

Après une légère hésitation, je me penchai timidement sur le zèbre, puis commençai à déguster ce mets exquis ! Humm, cela faisait si longtemps que je n'avais pas mangé !
Je posai discrètement mon regard sur ce lion. Celui ci regardait le ciel, perdu dans ces pensées. J'observai le ciel à mon tour. Quelle magnifique nuit, toutes ces étoiles ....

j'interrompis mon repas, me léchai rapidement le pelage puis vins m'allonger auprès du lion.
Je déclarai, rêveuse :
"Belle nuit n'est ce pas ?"

Il me dévisagea pendant quelques instants. Sans me rendre compte de mon acte, je lui fis une petit lichette sur le bout du museau. Je me sentis honteuse..... Je lui souris puis continuai de regarder les étoiles.
Je sursautai lorsqu'il me fit à son tour une lichette sur le museau. Des frissons me parcoururent le corps. Je rougis. Une sensation si étrange m'envahissait....Pourtant, j'étais si heureuse tout d'un coup ! Mais que m'arrivait il ?